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Page:Maurice Leblanc - La Barre-y-va.djvu/149

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Béchoux s’obstina :

« Pourtant, c’est le jour même où Catherine Montessieux avait pris rendez-vous avec Dominique Vauchel — et quelqu’un qui était caché, Arnold ou un autre, a entendu ce rendez-vous — c’est ce jour-là que Dominique Vauchel a été écrasé sous un arbre.

— Et après ? N’est-ce pas un accident tout naturel ?

— Donc coïncidence ?

— Oui.

— L’hésitation du médecin ?

— Erreur.

— La massue trouvée ?

— Écoute, Théodore, dit Raoul d’une voix plus posée. Après tout, tu n’es pas aussi crétin que tu veux bien le laisser croire, et tu saisiras la valeur de mon raisonnement. La mort de Dominique Vauchel a précédé celle de M. Guercin, mais elle fut l’un de ces incidents qui, avec la transplantation des trois saules et avec la prédiction de la mère Vauchel, ont effrayé le plus Catherine Montessieux. Je suppose que, à cette époque, il s’est produit dans l’esprit de M. Guercin et d’Arnold une certaine clarté relative au testament ou du moins aux explications qui devaient être ajoutées par M. Montessieux. Peut-être est-ce l’énigme des chiffres inscrits sur le document qu’ils ont résolue. Toujours est-il qu’un autre plan s’est imposé au domestique Arnold, un plan fondé sur cette terreur croissante, que le meurtre de M. Guercin devait porter à son comble, et, tout de suite, le jour même de ce meurtre, la mère Vauchel devenue tout à fait folle, était enfouie sous les feuilles sans qu’il soit possible d’affirmer la volonté de meurtre. Et, quelque temps après, la pauvre folle tombait de son échelle sans qu’il soit possible d’affirmer autre chose que l’intention de la faire tomber de son échelle.