Page:Maurice Leblanc - La Barre-y-va.djvu/76

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— Et désormais ?

— Reposez-vous, dit-il. Vous avez besoin de recouvrer des forces. Dans quinze jours au plus tard, je viendrai vous rechercher toutes deux.

— Pour quelle destination ?

— La Barre-y-va. »

Elle frémit. Il ajouta :

« Vous y passerez quatre heures, ou quatre semaines, à votre choix.

— J’y passerai le temps que vous voudrez », dit Catherine, en lui tendant sa main qu’il baisa affectueusement.

À dix heures et demie, il s’en allait à Lillebonne et s’informait de l’étude des deux notaires du canton. À onze heures, il se présentait chez maître Bernard, gros homme tout rond, cordial, aux yeux vifs, qui le reçut aussitôt.

« Maître Bernard, lui dit Raoul, je vous suis envoyé par Mme  Guercin et par Mlle  Montessieux. Vous avez su l’assassinat de M. Guercin et les difficultés auxquelles se heurte la justice. En relation avec le brigadier Béchoux, j’ai coopéré à l’enquête, et Mlle  Montessieux m’a prié de venir vous voir, puisque vous étiez le notaire de son grand-père, et d’éclaircir un certain point qui demeure obscur. Voici la lettre que je dois vous remettre. »

C’était la sorte de blanc-seing qu’il s’était fait délivrer par Catherine au matin de leur arrivée à Radicatel, lorsqu’ils venaient de Paris, et qui était ainsi conçu :

« Je donne tous pouvoirs à M. Raoul d’Avenac pour rechercher la vérité et prendre les décisions conformes à mes intérêts. »

Raoul n’avait eu qu’à inscrire la date.

« En quoi puis-je vous être utile, monsieur ? demanda le notaire après avoir lu le document.