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chasses et voyages au congo

nègre, tout au moins en ce qui concerne les danses qui ressemblent aux leurs !

Tandis que tout le ponton tremble et frémit du trépignement cadencé des danseurs, et que me voyant sourire, ils sont venus me réclamer un « matabiche » pour le plaisir qu’ils m’ont donné, nous avons salué une île en amont, et croisé au passage un autre ponton contenant deux camions, et par un dernier rayon aveuglant du soleil couchant, nous avons abordé à l’autre rive. Une large esplanade gazonnée s’étendant jusqu’à l’eau y est dominée par une espèce de grande halle couverte en chaume, et dont le centre se dresse en un cône pointu ; derrière celle-ci se trouve le tribunal du territoire, qui affecte la forme d’une étoile à quatre faces. Nous venons de débarquer à Banalia, et nous nous mettons en quête d’un gîte, pour y passer la nuit, quand, ô surprise, la première personne que nous abordons pour lui demander de nous indiquer le chemin, est un compatriote, et il nous offre aimablement l’hospitalité chez lui : M. de Waha, luxembourgeois est agent dans l’administration coloniale belge, et je le croyais attaché momentanément au poste de Ponthierville ; grand fut donc mon étonnement de l’avoir retrouvé ici sur le pas de sa porte, et après nous avoir présenté à sa femme, nous passâmes ensemble une charmante soirée à évoquer des souvenirs de la mère-patrie, et à faire maints beaux projets pour le jour où nous nous y retrouverons ensemble.


2 avril.

Avec regret nous disons adieu à nos hôtes d’un soir, et quittons leur toit hospitalier dès le lendemain matin, et en route pour Stanleyville.

Bientôt nous retrouvons la grande forêt et malgré l’approche d’un centre important, la population nous donne l’impression d’être plus sauvage que celles de l’Uelé. Les hommes se couvrent la tête de bonnets en poil de singe qui