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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/159

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suite du système hanotaux

« thème vague[1] » de la Revanche ? À quoi servait-il désormais ? Non plus même à la politique intérieure. Le parti modéré avait cru s’assurer un personnel capable de tenir honorablement la place d’une dynastie devant l’Europe et la nation. On n’avait plus besoin de la collaboration du gros public dans une République ainsi appuyée sur un monde respectable, compact et fort. Celui-ci représentant l’intérêt public, l’opinion publique faisait corps avec lui… — Éternellement ?

Ces étranges républicains, ces républicains apostats, tenaient un compte très exact de toutes leurs données, sauf une, sauf la principale, celle qui avait été la condition de leur arrivée au pouvoir et qui restait maîtresse de leur départ éventuel. Comme il s’agissait d’eux, la démocratie cesserait d’être versatile…

La théorie de la Revanche n’était certes pas reniée de front. On se contentait de lui prodiguer les petites provocations, les menues négligences. Mais on fut promptement compris à demi-mot. Trop bien compris ! Deux ans plus tard, au moment de l’Affaire, quand le ministère Méline-Hanotaux dut faire appel au sentiment national pour résister à l’Étranger de l’intérieur, on s’affligea de le trouver si cruellement affaibli. S’aperçut-on que l’on avait lâché la proie pour l’ombre, un sentiment réel vivace et fort pour une abstraction de chancellerie[2] ?

  1. Hanotaux : Hisioire de la troisième République.
  2. C’est vers 1895 que le sentiment national commença