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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/163

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suite du système hanotaux

tâche, débarqua au Congo. La mission était-elle trop peu nombreuse ? Fallait-il une armée où le Gouvernement n’envoyait qu’une petite troupe ? Les héritiers politiques de Jules Ferry avaient-ils imité sa méthode des petits paquets ? On l’a dit. Il est possible que cette faute de conduite ait été commise. Nous en verrons de beaucoup plus graves. Mais, sur ce point, j’aime mieux penser le contraire, et croire un témoin qui vaut la peine d’être cru ; Marchand en personne déclare n’avoir pas été arrêté par l’insuffisance de l’effectif. En effet, l’explorateur n’a pas été vaincu à Fachoda, où la victoire était possible, mais à Paris, où elle ne l’était pas.

Il avait bien fallu commencer par de petits coups de force, mais l’itinéraire du jeune officier français ajoute à l’éclat de cette marche militaire la beauté d’un effort de conquête économique, administrative et, osons le dire, bien qu’il s’agisse de pauvres nègres, diplomatique. Pour donner passage au matériel, on devait construire des routes ; pour assurer les positions, élever des

    exposé général — Ajoutons que M. Hanotaux met aujourd’hui une extrême énergie à contester que la mission Marchand et généralement sa politique africaine aient été dominées par l’idée d’une guerre avec l’Angleterre ou qu’elles aient dû y aboutir nécessairement. Il nous suffira de répéter que cette politique était, par son essence même, affectée du risque constant d’un conflit armé avec l’Angleterre. Si le ministre ne prévoyait pas la possibilité de ce conflit, avec ses conséquences, il se dissimulait une des faces principales de la question.