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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/198

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kiel et tanger

l’administration, on résolût un changement radical. Si le nouveau système présente encore des inconvénients, et si — ce qui n’est pas impossible — quelque frottement se produit entre le Marinekabinet et l’Admiralstab, on n’hésitera pas à retoucher l’œuvre nouvelle.

C’est en poursuivant avec cette ténacité l’exécution d’une série ininterrompue de progrès et de réformes que l’Allemagne est parvenue, on pourrait dire en quelques bonds, au degré redoutable de puissance où nous la voyons aujourd’hui. Voilà-t-il pas une leçon et un exemple ?

L’auteur écrit que l’« on » constata. Qui, on ? Il ajoute qu’ « on » ne crut pas et qu’ « on » résolut. Qui ne crut pas ? Qui résolut ? Et plus loin : « l’Allemagne ». L’Allemagne, c’est Guillaume II. C’est le successeur du roi-sergent devenu l’Empereur, disons l’Empereur quartier-maître, qui traite l’administration maritime comme son trisaïeul traitait les grenadiers. C’est l’esprit toujours agissant d’une dynastie militaire. Ainsi la monarchie, quand elle est dynastique, peut associer aux lourdes garanties de stabilité qu’elle porte en elle un esprit de réforme qui ne s’embarrasse outre mesure ni des situations acquises ni de la crainte de jeter le trouble dans l’administration. Esprit éminemment pratique d’ailleurs, puisqu’il réalise les réformes conçues par lui avec une telle célérité que le narrateur, la voulant bien qualifier, emploie, à tort sans doute, mais emploie le terme de révolution qui lui est naturellement sympathique. Des révolutions conservatrices, des