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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/317

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raison de l’inertie

gleterre moderne, les Chambres et les ministres ont beaucoup moins de part qu’autrefois aux affaires extérieures du pays. Comme toujours, dans tous les cas où une fonction s’exerce parfaitement, celle-ci s’est de plus en plus spécialisée et incarnée dans un organe accompli ; après avoir été, comme prince de Galles, le premier agent diplomatique de son pays, Édouard VII était devenu le maître de ce département : il consultait, on le conseillait ; mais, aux applaudissements de son peuple, il mena la barque à son gré[1].

Dès lors, nous nous trouverions d’autant plus faibles devant le roi d’Angleterre que nous adopterions un système plus voisin des anciennes coutumes de son île. Nos comités parlementaires deviendraient facilement le jouet de ses cigares et de ses dîners. Mieux vaut un Delcassé qui reste, après tout, punissable, que huit cents Delcassés sur lesquels il serait impossible de mettre la main. Le fou méchant unique est moins redoutable qu’une horde quelconque, animée de terreurs, de paniques et de tentations que nul esprit humain ne peut prévoir ni arrêter. Notre statu quo est bien préférable à l’intrusion du Parlement dans la diplomatie.

Il serait cependant d’une « urgente nécessité »,

  1. On pourra consulter sur ce point l’Appendice X : La Monarchie et la polilique extérieure, à propos du divorce suédois eb norvégien.