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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/320

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kiel et tanger

Ceux qu’effrayait le dictateur ministériel préposé à la Défense nationale ont songé à mettre à la place du roi, non un ministre, mais un Conseil. Ce Conseil de la Défense nationale a paru à beaucoup une institution saugrenue. Les vrais parlementaires se sont rebiffés. Et la responsabilité ministérielle ? demandent les uns. Et la publicité des débats et des décisions ? objectent les autres. Une troisième Chambre ? Un autre Parlement ? Assez de deux, merci ! disent les militaires. Il nous manque « l’homme à la barre », il nous manque « quelqu’un », et rien de plus, a fait observer fort justement un général[1]. Autre objection faite en 1905 par M. Brunetière : on ne réunit pas le Conseil supérieur de la Guerre, que ferait-on d’un Conseil de la Défense nationale ? La « cérémonie » aurait lieu une fois l’an, « pas plus » ! a ricané M. de Galliffet. Et M. de Mun a conclu avec sérénité que cette « création » n’avait « aucune chance d’aboutir dans l’état présent de nos institutions ». Il était permis de le croire ; mais eût-elle abouti, telle quelle, elle n’eût donné à la politique républicaine ni plus de cohérence, ni plus de fermeté ; notre manœuvre internationale n’en aurait été qu’alourdie et compliquaillée.

Aux débuts d’avril 1906, pour ouvrir le septennat de M. Fallières, on estima utile de paraître tenter quelque chose. Le nouveau président et les

  1. Le général Garnier des Garets. Opinion fournie à un enquêteur du Figaro, M. Charriaut.