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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/339

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épilogue

elle supposait une forte constitution de l’État politique et la confiance de l’opinion dans un chef supérieur à tout soupçon, reconnu incapable d’oublier l’objectif final alors même que la nécessité lui eût imposé des détours plus subtils, des circuits plus larges encore. À plus forte raison, très soutenable était aussi la pensée d’une action commune avec l’Angleterre nous rassemblant malgré Guillaume et se raccordant ainsi au concept instinctif et primitif de la Revanche : mais cela exigeait la restauration de l’armée, le raffermissement de l’opinion publique, le châtiment des traîtres, le silence des factieux, la résurrection de l’autorité, la transformation intellectuelle et morale de ceux-là mêmes qui se trouvaient investis de l’exécution de ce plan. Pas un de ces retours de bon sens qui ne fût chimérique sous le règne du Bloc ou même sous le règne de n’importe quelle faction républicaine intéressée à prolonger ou du moins à couvrir les génératrices de l’anarchie parmi nous.

Avec le roi, chacune de ces deux politiques eût procuré ses avantages. On eût pu choisir l’une ou l’autre et la faire aboutir. Nous l’avons dit, s’il avait été possible de conduire l’entente avec l’Allemagne jusqu’à la guerre anglo-boër, c’est-à-dire jusqu’en octobre 1899, un ministère Hanotaux prolongé d’un an et demi aurait su tirer parti des embarras de l’Angleterre. Cela était possible dans un État capable de maintenir un cabinet pour des raisons d’intérêt national