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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/341

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épilogue

suffisamment soutenue du côté de Vienne, cette politique ferait un ensemble satisfaisant. Mais comment essayer de réorganiser une armée et comment nouer une intime et sérieuse entente autrichienne sans avoir le roi à Paris ?

Il serait, au reste, bien sot de tenir Vienne ou Londres pour des éléments, bons ou mauvais a priori, désirables ou haïssables en eux-mêmes. Ils sont ce qu’on en sait tirer. Appelant bon l’utilisable, mauvais ce dont on n’a que faire, personne n’a que faire d’un dessein politique éclatant et qui semblerait digne de la grandeur française tant que l’on refuse à la France le moyen d’en régler la suite et l’exécution. Faute d’un roi de France, le système Delcassé a valu le système Hanotaux, qui ne valut rien. Ceux qui ont fabriqué, moitié dormants, moitié éveillés, ces rêveries jumelles sont naturellement de l’avis contraire. Mais, lorsqu’ils tentent de se justifier en expliquant leur double défaite par de mauvais hasards indépendants de leur sagesse, ce pitoyable plaidoyer ne sert qu’à remettre en lumière le point sur lequel ils baissent les yeux et la voix : ils ont compté sans la faiblesse du système républicain, ils en ont négligé le principe de malfaisance.

Leurs apologies personnelles ont en outre montré, en acte, l’influence corruptrice exercée par l’esprit de ce régime sur des hommes dont on ne suspectait jusque là que la clairvoyance. Le public n’a pu voir sans en éprouver une surprise mêlée d’effroi comment les hommes d’État de la démocratie,