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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/350

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kiel et tanger

par un talent et par des connaissances dont nous pouvons tomber d’accord. Ce que nous voulons savoir, c’est, étant donné sa valeur, s’il pouvait en tirer un emploi utile dans les conditions politiques établies par la démocratie et acceptées par lui : sa qualité de ministre des Affaires étrangères de la République, lui donnait-elle les moyens d’action que, loyalement, rationnellement, postulait l’ampleur de vues et de desseins qui lui étaient propres quand il prit possession de la plus haute vigie française sur l’étranger ? Voilà la question débattue. M. Hanotaux n’y a jamais répondu, bien qu’elle lui ait été posée sur tous les tons depuis que le coup de Tanger nous a fait souvenir du coup de Fachoda. Ce n’était pas nous répondre que de dire en dernière ligne, page 121 de son livre, que, « en France », au moment où s’amorça la crise extérieure, le concours de l’opinion fit défaut, pour ce motif que « les esprits passionnés par l’affaire Dreyfus étaient ailleurs ».

Ils n’auraient pas été ailleurs si le Gouvernement avait été plus puissant que l’Affaire. Ou les distractions d’esprit n’auraient pas eu de conséquences aussi graves si l’autorité avait résidé dans le gouvernement et non dans les esprits d’une multitude. Alléguer, même page, que « l’opinion », étant « divisée », ne le soutenait plus, est-ce là contester, n’est-ce pas plutôt confirmer ce que nous disons de la faiblesse organique d’un gouvernement d’opinion ? M. Hanotaux ajoute, page 122, que, le lendemain d’un accord utile et précieux, « le mi-