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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/351

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épilogue

nistère » dont il faisait partie « était renversé » : renversé le lendemain du jour où, selon l’expression d’un partisan de M. Hanotaux, l’Angleterre elle-même, se trompant « sur la santé et la vie de la République modérée », croyait à la « vitalité » de cet expédient ! De telles observations ne font que répéter en d’autres termes notre question perpétuelle : — Comment vous êtes-vous fié à l’opinion ? Comment avez-vous pu fonder sur le roseau une construction de ce poids et de ce volume ? Comment n’aviez-vous pas calculé cette nécessaire fragilité du ministérialisme républicain ? Sachant qu’il leur était possible de tout renverser en renversant votre ministère, vos antagonistes européens en recevaient une tentation et une provocation permanentes à user contre vous de nos conflits intérieurs : comment cela ne vous apparaissait-il pas clairement ? Vous savez pourtant bien que l’élection du souverain en Pologne conviait, appelait de même les monarchies voisines à pénétrer la Diète pour y asseoir les influences et les autorités qui étaient à leur solde. Prendre garde à ces vérités, y réfléchir profondément et passer outre aurait été un crime : personne n’en accuse M. Hanotaux. Les avoir oubliées dans le feu de l’action est une faute de sagacité dont nul homme d’État ne se vanterait.

Non moins considérable avait été l’autre faute de M. Hanotaux, celle qui consistait à risquer un choc avec l’Angleterre avant d’avoir vérifié l’état de nos forces de mer. Oui, l’erreur était prodi-