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Page:Maxence Van der Meersch La Maison dans la dune 1932.djvu/257

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la maison dans la dune

deux rangées de poiriers, s’enfonçait très loin.

Une seconde, par un sursaut d’énergie, Sylvain se souleva sur son coude, et regarda. Il reconnut le jardin de Pascaline. Sans s’en rendre compte, il avait traversé la haie, et était tombé à quelques mètres de la maison.

Sylvain se laissa retomber avec un soupir de soulagement. Il avait atteint le but. Les yeux au ciel, il contempla la pâleur naissante qui blanchissait le firmament. Il pouvait être cinq heures. Dans une heure, Pascaline se lèverait, ouvrirait sa fenétre. Il fallait attendre.

L’aube naissait. Sylvain, allongé sur le dos, commençait à distinguer autour de lui les masses sombres des arbres, et, tout près de ses yeux, de minces brindilles d’herbe qui oscillaient au vent du matin…

Il avait froid. Une oppression de plus en plus grande l’étouffait. Il s’alarma. Jamais il ne pourrait attendre jusqu’au jour. Et il pensa à se lever, à aller demander du secours. S’il pouvait atteindre la porte de l’auberge, il serait sauvé.

Il essaya de se lever. Et cela lui fit une impression étrange. Il n’avait plus de jambes. Du moins elles ne lui obéissaient plus. Elles