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Page:Maxence Van der Meersch La Maison dans la dune 1932.djvu/258

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la maison dans la dune

n’avaient méme plus froid. Elles étaient tout à fait comme si elles n’avaient plus existé, Jamais il ne pourrait marcher.

Il songea qu’il pouvait du moins appeler, crier à l’aide. Avec un grand effort, il se tourna de côté, pour fixer les yeux sur la fenêtre de Pascaline. Et il cria :

— Pascaline…

Puis il attendit, appuyé sur le conde.

Dans la maison, rien ne bougea.

Sylvain commençait à trembler. Ses forces s’épuisaient, Il fallait les ménager, s’il voulait durer une heure encore.

Alors, il se recoucha sur le sol. Ses vêtements inondés de sang se plaquèrent contre son corps. Et il se dit qu’il devait être complètement exsangue, après avoir tant saigné. Il s’aperçut soudain que ses yeux ne voyaient plus la fenêtre. Elle pouvait s’ouvrir, il ne la verrait pas. Une brume grisâtre se rapprochait de lui, limitait sa vue, le murait dans un cercle confus. Cela l’effraya. Il rassembla tout son souffle pour crier de nouveau :

— Pascaline…

Sa voix ne portait plus.

Autour de lui, la campagne pâlissait. Le vent se faisait plus fort. L’herbe, autour de la tête de Sylvain, murmurait, frôlait son vi-