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Page:Maximilien Ringelmann - L'électricité dans la ferme.djvu/15

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Lorsqu’il y a plusieurs récepteurs, leur couplage peut s’effectuer :

1° En tension ou en série lorsque les récepteurs a, b, e (fig. 5), sont intercalés à la suite les uns des autres dans le circuit f g. Ce système rend tous les récepteurs solidaires.


Fig. 6. — Couplage en dérivation.
2° En dérivation (ou en quantité, surface ou arc multiple), lorsque chacun des récepteurs d, h, k, n (fig. 6) est relié d’une part avec le conducteur (f) et d’autre part avec le fil de retour (g) ; ce genre de montage rend les récepteurs indépendants les uns des autres.

Les unités électriques.

Il est absolument impossible d’indiquer, de discuter les résultats d’expériences électriques (lumière, transport dela puissance, etc.) et de déterminer les diverses conditions d’applications, si l’on n’est pas au courant de certaines unités employées par les électriciens.

Certes, il sortirait du cadre de cette étude, d’expliquer en détail en quoi consistent ces différentes unités, aussi je tâcherai de les présenter sous une forme peut-être peu scientifique, mais qui, pouvant être comprise par le plus grand nombre, aura pour avantage de vulgariser ces notions.

Autrefois, dans chaque pays, les physiciens et les électriciens se servaient d’unités arbitraires spéciales, aussi est-ce avec un réel intérêt pratique que le congrès international des électriciens, réuni à Paris à l’occasion de l’Exposition universelle d’électricité en 1881, a arrêté les bases des unités électriques. — La sanction de ces unités a été donnée par le congrès international, réuni l’année suivante par le gouvernement français, auquel ont répondu toutes les puissances, depuis l’Angleterre, l’Allemagne, la Russie, la Norwège, jusqu’aux plus petites républiques de l’Amérique du Sud (vingt-huit États y étaient représentés [1]).

Le système adopté par le congrès international, ayant comme unités fondamentales : le centimètre (unité de longueur), le gramme (unité de poids), et la seconde (unité de temps), a pris le nom spécial de système centimètre-gramme-seconde, ou en abrégé système CGS, afin de le différencier des autres.

Il est intéressant de noter ici que, même dans les congrès de 1889, les électriciens ont tenu à conserver leurs unités CGS sans chercher à les faire concorder avec celles des mécaniciens qui sont : le mètre (unité de longueur), le kilogramme (unité de poids), et la seconde (unité de temps). — Sans insister sur les discussions qui ont eu lieu à ce sujet, tout en constatant que les différences entre les unités des électriciens et les unités des mécaniciens ont pour résultat de compliquer les choses au lieu de les simplifier et de rendre plus obscure, pour certaines personnes, la comparaison des deux systèmes, nous sommes obligés d’employer ici le système CGS.

Considérons un fil électrique ou circuit traversé par un courant, et cherchons les différents rapports qui peuvent exister entre le courant, son énergie et ses différentes manifestations :

1° Le potentiel est la pression électrique sur un point du circuit. Pour qu’il y ait courant, il faut que le potentiel à chaque point du circuit soit différent d’une quantité quelconque : c’est ce qu’on nomme la différence des potentiels. C’est en définitive comme pour une conduite d’eau sous pression : si la pression (potentiel ) est la même aux deux extrémités de la conduite, il n’y a pas d’écoulement et le fluide est en repos ; pour que ce dernier se mette en mouvement, il faut qu’à une extrémité de la conduite, la pression (finale) soit plus faible qu’à l’autre (pression initiale) : l’eau s’écoulera d’autant plus vite que la différence des pressions (différence des potentiels) sera plus grande : il en sera de même du fluide électrique circulant dans un conducteur.

2° La différence des potentiels dans un

  1. Le congrès s’est constitué an ministère des affaires étrangères le 16 octobre 1882, sous la présidence de M. Cochery, ministre des postes et télégraphes.