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LA CACHE AUX CANOTS

— L’as-tu tué, Amiscou ? demanda le chasseur.

— Non, étourdi seulement, et il ne m’a pas vu ! C’est mieux ainsi, et il ne faut en parler à personne ! Tu comprends, petit Jeannot, n’en parle pas à tes amis français ; ni toi, Onata… il faut agir comme si rien d’anormal ne s’était passé !

— Tu as raison, mon brave, et je te suis vivement reconnaissant pour ta promptitude et ton dévouement, déclara Brisot avec émotion ; puis, tandis que l’Indienne s’empressait auprès du petit rescapé, le chasseur murmura à voix basse :

— Tu ne te trompais pas, Castor !

— Hé ! je les connais ces démons-là ! Mais il va falloir faire la garde autour du petit, et surtout que personne ne se doute que c’est « l’innocent » qui a frappé le ravisseur !

— Connais-tu son nom, à ce misérable ?

— Oui ; c’est Katahah, le Loup-Cervier, un Onontagué du village voisin. Si tu le rencontres, quand il sera remis du coup que je lui ai donné, ne lui dis rien. Il faut feindre tout le temps, pour déjouer les ruses et la traîtrise !