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LA CACHE AUX CANOTS

— Oui, une bonne quantité, il en est arrivé une charge dernièrement.

— Avez-vous aussi des boissons et de l’eau de-feu ?

— Oui, je sais qu’il y en a.

— Hé ! Tout est bien alors !

— Comment ça ? Ils arrivent les démons rouges ! Ils nous auront cernés avant la fin du jour ! Leurs éclaireurs sont déjà rendus !

— À leur arrivée, il faut feindre, dit le Huron, il faut les traiter en amis et les inviter à un festin à tout manger… je les connais ! Ils se diront : « Quand nous aurons bien mangé, il sera temps de massacrer les Visages-Pâles ! » Surtout, s’ils pensent que les Français ne se doutent de rien et croient à l’amitié des Onontagués !

— Ensuite ? demanda le chasseur.

— Hé ! L’eau-de-feu va leur déranger la tête, les appesantir, les endormir… quand ils seront ivres la fuite sera possible !

On atterrit ; le capitaine, aux abois, se demandait comment il pourrait bien sauver ses quarante-deux compatriotes… Le plan du manchot lui parut réalisable ; il y avait bien au fort une petite quantité d’eau-de-vie et une réserve de vin. Il fut convenu que les hommes ne s’esquiveraient que lorsque les Peaux-Rouges seraient plongés dans l’ivresse.