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II

EN FUITE.



LE PETIT Huron évadé de son wigwam, ne ressentant plus ni douleur, ni fièvre, humait avec délices l’air pur et frais du matin. Où allait-il ? L’enfant n’en savait trop rien, mais une pensée dominante le possédait… fuir… s’éloigner au plus vite de ce bourg infecté, rejoindre les gens de sa tribu qu’il avait vus disparaître sur la route, s’enfuyant vers un autre village, loin du danger de contagion !

Après avoir couru, marché, couru encore, le long du chemin désert, il s’arrêta, regarda de tous côtés, puis repartit de nouveau. Une neige légère était tombée durant la nuit et cette blancheur, sous le soleil matinal, rendait lumineuse la terre durcie de la route. On était aux derniers jours d’octobre et le froid, pas encore intense. Amiscou, comme tous les enfants indiens, était endurci à la fatigue et sa maladie, subitement guérie, ne lui avait laissé aucune faiblesse ; ce ne fut qu’après deux heures de course qu’il sentit le besoin de se reposer.