Page:Maxine - La cache aux canots, 1939.djvu/56

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— Ne revois-tu jamais tes compatriotes ?

— Pas ici, mais, lorsque je vais vendre mes peaux de loup et de castor, j’en rencontre toujours.

— Et des Robes-Noires… en vois-tu ?

— Sans doute, à chaque voyage. N’es-tu jamais allé toi-même dans les établissements sur les bords du grand fleuve Saint-Laurent. ?

— Jamais !

— Je t’amènerai la prochaine fois, veux-tu ?

— Hé ! Hé ! Je porterai Jeannot quand il sera fatigué !

— Jeannot restera ici avec la squaw[1], c’est un trop long voyage pour lui !

— Alors, je reste, dit le grand Indien, il va s’ennuyer le petit… je l’amuserai en ton absence !

— Comme tu voudras, mon ami. Je serai content de te savoir auprès d’eux et, à mon retour, j’aurai sans doute des nouvelles à t’annoncer ; je sais qu’il est question d’un établissement français dans ces environs et, dans ce cas, si tu restes ici, tu auras bien sûr l’occasion de rencontrer une Robe-Noire !… N’as-tu jamais songé à devenir chrétien ?

  1. Femme indienne.