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Page:Maxine - La cache aux canots, 1939.djvu/57

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DES AMIS

— Non, je ne connais pas cette religion, mais, quand j’étais petit, j’entendais les gens parler d’un Dieu qui n’était pas le Manitou… était-ce le Dieu des chrétiens ?

— Oui, mon ami, le Dieu des Chrétiens, le Dieu de Jeannot, le mien… le seul vrai Dieu !

— Le Dieu aussi des Robes-Noires ?

— Certainement !

— Alors il doit, ce Dieu, avoir un paradis pour ses fidèles ?

— Oui, le ciel !

— Et si j’adorais ce Manitou des Visages-Pâles, je pourrais, à la mort, y entrer dans ce ciel et retrouver mon guérisseur dont je revois chaque nuit en rêve la figure pleine de douceur ?

— Bien sûr ! Et, tu sais, à mon voyage, je ne manquerai pas d’apprendre le nom de ce missionnaire, victime des Iroquois !

Lorsque vint le printemps, Jean Brisot partit pour Ville-Marie afin d’y faire la traite de ses belles fourrures, confiant aux soins de l’Indienne et de Grand-Castor, son jeune fils tant aimé. Son absence devait durer environ deux mois.