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Page:Maxine - La huronne, 1943.djvu/105

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EN NOUVELLE-FRANCE

Lorsque le détachement fut rendu au fort de la Présentation, il avait repris connaissance, mais il était trop faible et trop fiévreux pour se rendre parfaitement compte de ce qui se passait.

Un soir que l’armée était campée, le chirurgien vint trouver monsieur de Léry et lui dit :

— Notre petit gars paraît un peu mieux, mon Commandant.

— Oui ? Tant mieux ! Peut-il parler ?

— Oui… un peu…

— Allons le voir ! dit le Commandant.

Dans une tente voisine, couché sur un pliant qui formait un lit portatif, Marc promenait autour de lui ses grands yeux cernés par la fièvre.

Le Commandant s’approcha et le regarda :

— Bonjour, petit, ça va-t-il mieux ? dit-il.

Marc le regarda surpris… il ne se souvenait pas de l’avoir vu…

— Est-ce que tu peux parler maintenant ? continua M. de Léry.

— Oui… dit Marc faiblement mais avec un sourire.

— Quel est ton nom ?

— Marc-Henri Granville.

— Es-tu Français ?

— Oui !

— Et d’où viens-tu, comme ça ?

Marc, accablé par sa grande faiblesse, ferma les yeux et ne répondit pas.

— Qu’a-t-il ? demanda le Commandant.

— Il est extrêmement faible et quand il a dit quelques paroles, il est épuisé !