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Page:Maxine - La huronne, 1943.djvu/106

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LA HURONNE

— Allez-vous pouvoir le ramener à la santé ?

— J’en répondrais si je pouvais le garder immobile pour quelque temps… mais il faut voyager !

— Nous serons bientôt à Montréal, là nous pourrons le mettre entre bonnes mains… Il me paraît intéressant ce gamin !

— Mon Commandant, d’après ses divagations de fiévreux, je crois qu’il était à bord de l’Alcide.

— L’Alcide ? Que les Anglais ont pris l’an dernier ?

— Oui, mon Commandant. Il a mentionné M. de Hocquart, il a parlé d’un nommé Martin… il a mentionné un document important, un médaillon précieux… afin de ne pas trop le fatiguer, je ne le questionne pas, mais… il est mystérieux et intéressant ce petit malade !

Le jeune Commandant regarda de nouveau le dormeur et fut touché de l’abandon de l’enfant…

— Connaissez-vous l’abbé Piquet ? demanda-t-il au chirurgien.

— Le missionnaire ?

— Oui. Il revient assez souvent à Montréal où il a un pied-à-terre, je crois même qu’il s’y trouve actuellement… Je le connais bien… J’ai envie de lui confier ce gosse…

— C’est d’un bon cœur ce que vous dites là, mon Commandant !

— Bah ! fit le jeune capitaine, qui n’en ferait autant ? Pauvre gamin ! Si jeune… et si tristement seul !… Amenez-le moi à notre dernière étape et j’espère lui trouver gîte et protection…