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Page:Maxine - La huronne, 1943.djvu/69

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PAUVRE MARTIN

vieux John Long, père de la fermière, examina la blessure à la tête.

— Il a une grosse cicatrice presque à la même place.

— Oui, dit Marc. Il était tombé sur le pont de l’Alcide.

— Cette seconde chute pourrait bien lui être fatale, pauvre vieux, dit le sergent.

À ce moment, Martin ouvrit les yeux.

— Mon vieux Martin, ça va mieux, hein ? dit Marc.

— Non, mon fieu, c’est le port… plus de voyages en mer pour Le Bourru… Écoute… approche… Prends bien soin de ton précieux coffret… tu reverras la France, toi !… Marc, tu ne pourrais pas me dire un bout de prière ?… vois-tu… moi, je n’en sais plus et… c’est dur, parfois, d’arriver… là-bas…

Marc, étouffant ses larmes, prit la médaille qu’il portait et la plaça dans la main du vieux marin et à genoux près de lui, il récita à haute voix un pater et un ave…

Mistress Gray s’approcha et pressa la main du moribond qui la regarda avec un faible sourire :

— Dis-lui, Marc, qu’elle a été rudement bonne et que je la remercie ! dit encore Martin.

Marc traduisit les paroles de son vieux copain. Alors les deux hommes vinrent à leur tour lui faire ainsi leurs adieux et Mistress Gray, prenant sa bible, la lui plaça entre les mains…