Page:Maxine - Le tambour du régiment, 1935.djvu/84

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— J’aurai bien peur !

— Poltronne ! Fille et petite-fille de soldats, tu devrais être plus brave à douze ans !

— Je le serai, grand’père, dit l’enfant devenue grave, je suis petite, mais tu verras, je saurai me montrer vaillante si nous sommes en danger !

Le capitaine Fisher, comme du reste la plupart des officiers du fort, était absolument atterré devant le succès des armées de Montcalm. Le colonel Monroe, cependant, ne semblait pas croire une autre offensive imminente et se disait, d’ailleurs, en mesure de faire une bonne défense.

Personne, à William-Henry, ne paraissait pouvoir expliquer l’incident mystérieux de Thaninhison ; guidés par un Delaware, deux officiers du fort s’étaient rendus à l’entrée de la forêt pour y rencontrer un Indien de la tribu des Têtes-Plates, porteur, disait-il, d’une importante communication ; mais arrivés au lieu désigné, le sauvage gisait dans les broussailles, tué par une flèche ! Sauf de donner les ordres pour faire enterrer le cadavre, le capitaine n’en avait plus entendu parler ; néanmoins chacun se demandait qui était cet indigène et quelle pouvait être sa mission…