siez il vous comblerait tellement que vos convictions à vous finiraient par s’émousser, par s’endormir et que vous pourriez être heureuse avec lui, parce que lui serait heureux !
— Il m’aime donc vraiment ?
— Il vous aime éperdument et avec un égoïsme incalculable !
— Vous savez donc…
— Oui. Un soir, à Paris, il m’a parlé de son futur divorce. Il m’a dit que vous le saviez, qu’il vous l’avait appris lui-même.
— C’est vrai. Il a été droit et loyal toujours !
— Oui, mais il ne considère pas que d’autres ont une loyauté à observer aussi, au sujet de leurs croyances… comme je vous l’ai dit, au fond, c’est l’égoïsme !
— L’amour n’est-il pas toujours égoïste, chez l’homme ?
— Pas toujours… André vous aime, il veut vous épouser que ce soit ou non votre bonheur futur !
— Il paraît pourtant bien anxieux de me rendre heureuse !
— Le seriez-vous ?
— Je ne le crois pas.
— Et moi, j’en suis convaincu ! Laissant de côté la question religieuse, André vous connait assez maintenant pour savoir que vous ne pourriez épouser un divorcé sans faire injure à la mémoire de vos parents… sans déchoir à vos propres