Page:Maxine - Moment de vertige, 1931.djvu/152

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
150
MOMENT DE VERTIGE

yeux… et cependant, il cherche par tous les moyens possibles à vous ensorceler par ses attentions, ses cadeaux, ses sophismes… pourquoi ?

— Parce qu’il m’aime ! dit Marthe à voix basse.

— Oui, reprit gravement Noël, mais son amour est d’un égoïsme infernal ! Ce mariage vers lequel il veut vous conduire, il sait fort bien que ce n’en serait pas un pour vous !… Que l’union d’une catholique avec un divorcé c’est pour elle une déchéance morale, presqu’une apostasie… et cependant, il insiste… Rien ne peut l’arrêter, il vous veut, il vous aura à tout prix ! Il me l’a avoué lui-même !

— Que lui avez-vous dit, Noël ?

— Demandez-le lui, dit le jeune homme gravement. Je le crois trop honorable pour ne pas vous répéter mes paroles, si vous le questionnez !

Marthe resta silencieuse, puis elle reprit :

— Connait-on le divorce d’André ?

— Je ne crois pas, du moins on ne m’en a jamais parlé. Ce n’est pas encore chose faite d’ailleurs, mais la demande a paru dans les journaux officiels.

— Jacques ne sait pas… il ne faut pas qu’il sache…

— Parlons en de ce cher Jacques. Comme il se révèle ce garçon là. Si jeune et déjà dans une position de confiance ! Il m’a promis de venir passer avec moi sa première vacance !

— Vous habitez votre maison ?