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Page:Maxine - Moment de vertige, 1931.djvu/160

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MOMENT DE VERTIGE

mon enfant, pour avoir, sans trop souffrir, la force de vous montrer ferme !

— Je ne prie presque plus ! dit Marthe en détournant la tête.

— Vous avez si peu de temps, dit le curé avec indulgence, puis, il n’est pas nécessaire de faire de longues prières, un cri du cœur vers le bon Dieu, quand on se sent faible et meurtri, une aspiration et avec celà le devoir accompli, n’est-ce pas agir suivant l’esprit de Dieu ?

— Je veux vivre, monsieur l’abbé, je ne veux pas végéter toute ma vie dans un bureau ! Je n’ai jamais avoué à qui que ce soit ce que je souffre moralement… mais il y a des moments où le désespoir m’affole… me pousse vers la liberté… que je veux à tout prix, et que j’entrevois si belle…

— Marthe, écoutez-moi ! Un mot seulement… Cet homme dit qu’il vous aime ?

— Oui.

— Il vous sait catholique ?

— Oui, je lui ai dit que pour moi, le divorce n’existait pas !

— Alors, s’il vous aime vraiment… honorablement… il n’insistera pas, il ne voudra pas votre malheur certain… et s’il insiste… c’est qu’il vous veut… vous désire… mais il ne vous aime pas !