la fenêtre elle lui fit un geste d’adieu, tandis que de la plateforme il la regardait partir.
— Oh, se disait la pauvre jeune fille, pourquoi faut-il que tout aille si mal dans la vie ? André qui pourrait me donner tout ce que j’aime, tout ce qui me rendrait heureuse, je n’ai pas le droit de l’épouser ! Pourquoi faut-il que je l’aie rencontré, et qu’il m’ait aimée ?… car il m’aime… je sais qu’il m’aime… il m’aime honnêtement ! Le curé n’a pas le droit de dire ce qu’il a dit !
Marthe en resta là de ses réflexions, car une dame qu’elle connaissait vint s’asseoir auprès d’elle et l’invita à entrer dans le wagon restaurant pour souper. Contente de la diversion, elle accepta et resta ensuite à causer avec cette amie jusqu’à l’arrivée à Montréal.
André l’attendait à la gare. Il se montra plein d’attentions et de prévenances, lui disant son regret de ne pas l’avoir vue au dîner d’Irène.
— Je me suis informé de l’heure des trains, je voulais vous ramener moi-même. Je tiens tant à vous protéger ! J’espère bientôt en avoir le droit !
Marthe ne répondit pas, mais elle se sentait heureuse d’être aimée ainsi. Et on l’accusait d’égoïsme… ce pauvre André, qui ne songeait qu’à elle… qu’à son bien-être… Comme on le connaissait peu !
Voyant que Marthe ne parlait pas, il lui dit :
— Comment avez-vous trouvé votre fidèle bonne ?