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Page:Maxine - Moment de vertige, 1931.djvu/179

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MOMENT DE VERTIGE

— Mieux, mais très affaiblie et bien vieillie !

— Elle a dû être contente de vous voir ?

— Oui, la chère vieille ! Je vous conterai ça, mais pas maintenant, nous arrivons !

— Je puis rentrer avec vous pour dix minutes ? demanda-t-il. Le salon Martin n’est pas absolument très joli… mais on peut s’y asseoir pour causer !

— Onze heures et demie !… Non, mon ami, franchement, je suis un peu lasse et puis… il faut me lever demain matin !

— Que j’ai donc hâte de vous enlever à cet esclavage ! murmura-t-il… mais ce n’est pas pour cette raison que vous ne me permettez pas d’entrer, vous ne voulez jamais me faire cette faveur !

— C’est que nous revenons toujours si tard, dit-elle en souriant ; dans le jour, vous êtes entré parfois ! Bonsoir et merci d’être venu me chercher !

— Bonsoir, dit André en lui tenant la main, je téléphonerai demain. Reposez-vous bien !

— C’est ça, à demain ! dit Marthe, et ouvrant la porte elle pénétra dans le passage sobrement éclairé de la maison de pension.

Le lendemain à l’heure voulue elle reprit son poste au laboratoire et rien dans son visage ne laissait deviner les heures de lutte et de révolte intérieure qui accompagnèrent sa longue insomnie…