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Page:Maxine - Moment de vertige, 1931.djvu/223

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MOMENT DE VERTIGE

— Non, Noël, c’est impossible ! J’ai promis ! Je ne puis faire ça à André !

— Vite, vous dis-je fit-il sans répondre à ce qu’elle disait, et lui jetant la pelisse sur les épaules il l’entraîna de force vers la sortie… À peine furent-ils sur la plateforme que le train repartit… Le petit salon réservé étant au bout du char, Noël put monter dans le train et en faire descendre Marthe sans avoir été vu d’André et sans que ce dernier se fut aperçu de quoique ce soit.

— Ciel ! Qu’avez-vous fait ? s’écria Marthe regardant le train qui s’enfuyait à toute vitesse.

— Je vous ai sauvée, voilà tout ! dit-il brusquement… Allons, mettez les manches de votre pelisse ! La nuit n’est pas chaude !… Et nous avons quinze milles à faire !

— Où m’amenez-vous ?

— Chez Marcelline qui vous attend. Venez ! J’ai mon auto ici. Dans moins d’une demi-heure nous serons rendus !

Marthe se laissa conduire. Noël l’enveloppa dans une chaude peau de buffle, s’installa au volant et bientôt l’auto filait sur la route durcie. Marthe ne pouvait parler ; elle se blottit dans un coin de la machine et essaya de se ressaisir… Noël ne desserrait pas les dents.

Trente-cinq minutes plus tard l’auto s’arrêtait devant la porte de Marcelline. Au ronflement du