s’attendrissait au souvenir des siens morts si récemment… Mais vos ambitions, Noël, vous ne m’en parlez pas ?
— Ma première ambition, c’est ma profession. Je vais travailler pendant mon séjour à Paris, bûcher ferme pour essayer de réussir !
— Et entre temps, vous amuser un brin ?
— Sans doute ! dit Noël en souriant, et de plus je veux visiter la grande ville et ses environs et voyager un peu ailleurs lorsque je le pourrai.
— Quel rêve de voyager, dit Marthe, ça c’est une de mes ambitions à moi ! Mais il faut de l’argent !
— Oui, dit Noël, non-seulement pour voyager, mais pour vivre. Aussi j’ambitionne de faire de l’argent, d’acquérir l’aisance, afin de pouvoir m’entourer de belles choses… j’ai un culte pour ce qui est beau !
— Et l’amour, qu’en faites-vous, dans tout cet amas d’espérances ?
— L’amour ? Ma foi, je n’y ai pas beaucoup songé, dit Noël, en allumant une cigarette, je suis sûr, cependant, qu’il me viendra un jour, et alors…
— Alors, vous vous marierez, interrompit Marthe en souriant, et vous irez pratiquer votre profession à Montréal ou dans une autre ville, où la vie sera plus gaie, plus vivante qu’à la campagne !
— Je ne crois pas, dit Noël sérieusement. Mon cœur est ici où je suis né. J’espère m’y établir