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MOMENT DE VERTIGE

un jour, puisque je dois, à mon retour d’Europe entrer dans le bureau de votre père.

— Eh bien, moi, nenni ! s’écria Marthe. Pas de vie monotone… pas de journées toutes identiques pour moi ! Je veux la vie intense, le mouvement, l’argent, le bal, le théâtre, les voyages et vive la joie !

— À mon tour, je vous dirai : et l’amour qu’en faites-vous ?

— J’aimerai quelqu’un qui pourra me donner tout ça !

— Comme la petite Claire St-Georges ?

— Comme Claire !

— Eh bien, moi, je vous crois, au fond, bien plus vraie que tout cela ! C’est factice cette vie que vous ambitionnez ! La vraie vie, c’est celle de vos parents !

— Ils sont d’un autre temps, papa et maman, c’est pourquoi ils ont pu être heureux dans ce cadre restreint… au fait, où sont-ils donc allés ?

— Marcelline le saura sans doute… mais il passe six heures… je vous quitte… au revoir, grande mondaine !

— À bientôt, grand médecin !

Noël descendit l’avenue d’un pas élastique tandis que Marthe regardait distraitement dans la direction de la rivière. Quelques minutes plus tard, Jacques la rejoignit.

— Où est donc maman ? demanda-t-il.