Page:Maynard - Œuvres poétiques, t. 2, éd. Garrisson, 1887.djvu/54

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Pendant que l’astre qui reluit
Parmy les ombres de la nuict
Poursuivit sa noire carrière,
Il pleura jusqu’au point du jour
Que la belle estoile d’amour
Déferme au soleil la barrière.

Alors vagabond dans les bois,
Il fit retentir de sa voix
Les monts, la plaine et les vallées,
Disant : tes beautez, mon soulas,
Seront telles tousjours helas !
A mes tristes yeux recelées ?

Si parmy son jaloux travail
Il voyoit l’agréable esmail
Des fleurs nouvellement escloses,
Il disoit : – combien est plus beau
Ce teint et ce corail jumeau
Parsemé de lis et de roses ?

Et puis haussant ses moites yeux
Devers le bel astre des cieux,
Il disoit : – cache ta lumière,
Flambeau qui fais le jour vermeil ;
Car il n’est point d’autre soleil
Que l’œil de ma belle guerrière.