Page:Maynard - Œuvres poétiques, t. 2, éd. Garrisson, 1887.djvu/78

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Tout mal trouve sa guérison.
Celuy qui languit en prison,
Despoüillé mesme d’espérance
De sortir de captivité,
Se voit remis en liberté
Au temps que le moins il y pense.

Ainsi, dit-il, ce triste dueil,
Qui jà pousse en l’ombreux cercueil
Vostre âme de douleur attainte
Semble estre réduit en tel poinct,
Qu’enfin le temps ne puisse point
Rendre sa violence estainte.

Mais, comme la clarté du jour
Chasse du céleste séjour
La nuit sombrement estoilée,
Ou comme le flot orgueilleux
Repousse le flot sourcilleux
Qui gronde en la plaine salée,

Ainsi faisant, que vostre cœur
Brusle d’une nouvelle ardeur,
L’ingrate flamme qui vous ronge,
Ira comme un feu s’esteignant,
Sur lequel on va espreignant
La liqueur d’une moite esponge.