Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/106

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existante s’impose au bénéfice d’un avenir incertain et inconnu. Les peuples qui n’ont point épaulé ce fardeau se sentent-ils plus heureux ? M. E. Renan l’assure : je me borne à constater que ces heureux, s’ils le sont, appartiennent entièrement au domaine de l’anthropologie et de l’ethnographie : l’histoire, de plein droit, peut les ignorer.

Le problème posé se réduit à ces termes : quelle puissance mystérieuse courbe certaines nations sous ce joug de l’histoire que bon nombre d’êtres humains n’ont jamais connu ? Quelles sont les causes naturelles de cette répartition si inégale des bienfaits ou du fléau de la civilisation ? Peut-être notre synthèse projettera-t-elle quelques lueurs sur cette question grave, dont il est inutile de démontrer l’importance ethnique et sociologique.