Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/111

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

(dolichocéphale). etc. etc. Les essais moins nombreux d’une classification fondée, non sur un symptôme unique et plus ou moins superficiel, mais sur un ensemble de considérations anthropologiques essentielles, n’ont encore abouti qu’à des résultats confus et contradictoires. Au cœur de l’Afrique, mainte tribu, des plus heureusement douées, à la toison crépue et la peau d’ébène des nègres de Guinée, tandis que, dans d’autres régions, des groupes incorporés aux races élues et privilégiées présentent le prognathisme le plus bestial.

Si les races humaines étaient pures, dit M. Topinard dans son excellent manuel, l’Anthropologie[1], il suffirait de faire la somme de leurs différences et de leurs ressemblances, de tenir compte de leurs variations individuelles et des écarts pathologiques et de procéder à leur groupement le plus naturel. Mais le terrain est tout différent, l’unité manque ; les races se sont divisées, dispersées, mêlées, croisées en toutes proportions, en toutes directions, depuis des milliers de siècles ; la plupart ont quitté leur langue pour celle des vainqueurs, puis l’ont abandonnée pour une troisième, sinon une quatrième ; les masses principales ont disparu, et l’on se trouve en présence, non plus de races, mais de peuples dont il s’agit de retracer les origines ou que l’on classe directement… Dans les détails,

  1. Bibliothèque des Sciences contemporaines, publiée par M. Reinwald.