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d’honneur dans les annales du genre humain ; mais personne n’ignore que par leur langue, tout comme par leur aspect physique, les Fils de Han sont très distincts des autres nations mongoles ou touraniennes. Quant à l’empire incontestablement mongol, fondé par le khan Djenghiz et ses successeurs, Koublaî dans l’est et Batyi dans l’ouest, il a un certain renom dans l’histoire, mais un renom du genre de celui que s’acquit Érostrate en brûlant le temple d’Éphèse. En quoi serait-il considéré comme supérieur aux grandes dominations des Felatas, des Djakas et surtout à cet empire mystérieux, probablement bantou, et, en conséquence, classé parmi les nègres, auquel on doit les ruines remarquables de Zimbabyé, dont l’aspect grandiose a fait supposer la présence, absolument invraisemblable, de constructeurs européens au centre du Continent noir[1] ? Ainsi des empires de Tamerlan, de Baber-Mirza (le Grand Mogol).

De ces nations de l’Ancien Monde classées sous l’étiquette « race jaune », il ne nous reste à citer que les Turcs Othmanli. Ceux-là, il est vrai, ont inscrit leurs noms dans les pages de l’histoire, mais nullement à titre de fondateurs de civilisation : on a souvent comparé leur rôle à celui des chacals et des oiseaux de proie qui font la police dans les villes musulmanes, en dévorant les charognes qu’on a négligé d’emporter ; cette similitude n’est point tout à

  1. R. Hartmann, Die Nigritier, t. I.