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préhistoire et de l’histoire, comme le fruit de l’adaptation aux différents milieux géographiques et sociaux[1]. On connaît les modifications importantes subies, en quelques générations, par les Anglo-Saxons et les nègres de Guinée aux États-Unis de l’Amérique. Un de nos plus consciencieux observateurs, M. Gl. Ouspensky, nous apprend, dans une série de lettres sur un voyage en Caucasie, publiées en 1887 par une revue de Moscou, que les dissidents religieux déportés depuis quelques dizaines d’années seulement, des plaines monotones de la Grande Russie dans les pays montagneux riverains de la mer Noire, s’y sont déjà métamorphosés au point de constituer un nouveau type ethnique et sociologique.

On a constaté si souvent des cas analogues, qu’il nous serait impossible de les énumérer en quelques lignes. L’exemple le plus saillant peut-être de ces transformations opérées par l’influence du milieu, nous le trouvons dans Livingstone, qui, parmi les Hollandaises du Transvaal, a vu des cas de cette stéatopygie que l’on accepte généralement comme caractéristique de la race Hottentote ou khoïn-khoïn. Pourtant la haine et le mépris des Boërs pour les naturels ne permettent point de supposer un résultat de métissage et de croisement.

Les intéressantes recherches faites depuis plu-

  1. C’est aussi à ce point de vue que paraît se placer Lippert dans son remarquable Essai (mentionné plus haut) d’une classification nouvelle des familles humaines.