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Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/159

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anciens de la Terre, — ce qui constitue une très forte présomption en sa faveur. Mais cette présomption n’est point une certitude, car la conservation des édifices est subordonnée à nombre de causes. Toutes les nations historiques de l’antiquité n’avaient pas à leur portée des matériaux également solides ; qu’étaient les briques et les tuiles de la Chaldée, les madriers de l’extrême Orient, en comparaison des pierres des Pyramides ? Tous les climats ne sont point conservateurs au même degré ; enfin, certaines civilisations, notamment celle de l’Inde avant les temps bouddhiques, ne construisaient pas ces édifices grandioses dont les ruines frappent d’admiration la postérité la plus reculée. Cette absence de monuments antérieurs au VIe siècle avant Jésus-Christ n’empêche pourtant pas Th. Buckle d’affirmer, un peu légèrement, à mon avis, que les traditions des Hindous remontent plus loin que celles de tous les autres peuples d’Asie.

Il ne serait pas moins intéressant de savoir si toutes les anciennes civilisations historiques ont allumé leur flambeau à un commun foyer, ou si elles sont nées spontanément et séparément dans des milieux isolés. Il parait certain qu’entre l’Égypte et l’Asie sud-occidentale ont existé des rapports préhistoriques, mais la nature et l’importance en sont encore à déterminer[1]. Quant aux relations

  1. Comment, par exemple, ne pas reconnaître, dans la mythologie osiriaque égyptienne, un certain fonds commun avec celles de la Syrie et de la Mésopotamie ?