Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/172

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l’influence directe de la Phénicie et de Carthage, mais elles ne furent définitivement annexées au domaine de l’histoire que beaucoup plus tard, et par la conquête romaine.

L’avènement des fédérations phéniciennes a donc inauguré, pour le monde occidental, la grande ère des civilisations cosmopolites, transmises et méditerranéennes, si distinctes des antiques civilisations isolées et fluviales.

Les siècles de décadence devaient commencer pour la Grèce moins de six cents ans après le début de cette seconde période de l’histoire, et un peu plus tard pour l’ensemble du monde romain et méditerranéen. Mais cette déchéance ne fut que relative, et — M. E. Renan le fait judicieusement remarquer — les sciences et les arts des Grecs exercèrent en Europe une suprématie réelle jusqu’à la chute de l’empire byzantin. À la Renaissance, et même plus tard, l’Italie conservait de nombreux débris de son ancienne splendeur : des cendres de l’incendie allumé par les Barbares, la Rome catholique avait surgi et, à l’aurore des temps modernes, les républiques municipales de la Péninsule continuaient encore l’oligarchie classique des siècles phéniciens.

Une chose, à mon avis, caractérise surtout l’âge secondaire des sédimentations historiques : peuples

    que la colonisation phénicienne ne s’en est pas tenue au littoral et aux régions minières du sud, mais qu’elle a pénétré au cœur même de la presqu’île Ibérienne.