Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/181

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lopper naturellement en une civilisation plus vaste, une civilisation communicative, expansive et maritime. Une Alexandrie ne manque pas de naître à l’embouchure d’un Nil quand le terrain a été convenablement préparé, quand les richesses nécessaires à son épanouissement ont été acquises, quand les peuples avoisinants ont pu être initiés à la solidarité, et assouplis par de longs rapports internationaux et pacifiques : mais un peuple épuisé peut ne plus posséder assez d’énergie et de vitalité pour franchir victorieusement la barre fatale ; si l’Alexandrie du delta nilotique ne fut jamais une cité égyptienne, c’est que les Égyptiens n’avaient suffi qu’à une partie de la tâche.

Les civilisations ne sauraient être qu’autochtones, primaires, isolées comme celles que nous avons vu se développer dans certains milieux fluviaux — ou communiquées, secondaires, transmises — et se transmettant elles-mêmes indéfiniment, englobant dans leur sphère des régions et des nations diverses. De même que l’isolement, l’expansion à ses degrés. La transmissibilité des civilisations, bien grande déjà dès le début de la période méditerranéenne, ne fera que s’accroître quand l’histoire aura quitté les rives des mers intérieures, pour se transporter vers un milieu plus vaste, l’Océan.

Mais tout océan, l’Atlantique principalement, n’est qu’une méditerranée plus étendue ; toute mer intérieure n’est qu’un diminutif de l’Océan. L’usage n’en