a pas moins consacré la distinction établie entre le moyen âge et les temps modernes : du reste, la différence d’envergure entre ces deux périodes est en raison directe du rapport de la plus vaste des méditerranées à l’Océan tout entier. On est convenu d’accepter comme ligne de démarcation la découverte du Nouveau Monde par Christophe Colomb. Or l’une des conséquences les plus naturelles et les plus directes de cet événement fut la décadence rapide des nations méditerranéennes au profit des pays qui s’ouvrent sur l’océan Atlantique, le Portugal, l’Espagne, les États néerlandais, l’Angleterre, la France, qui ne tarda pas longtemps à profiter des avantages de sa position isthmique entre la Méditerranée et l’Océan.
Cette nouvelle et dernière période de l’histoire universelle, la période des civilisations océaniques, est bien jeune encore en comparaison des deux précédentes : celle des civilisations fluviales et celle des civilisations méditerranéennes ; mais l’on pourrait déjà y établir une subdivision importante. En effet, depuis l’origine des temps modernes jusqu’à la seconde moitié du siècle présent, l’Atlantique, seul des cinq océans qui baignent notre planète, semblait posséder le privilège de servir de principal théâtre aux triomphes de la civilisation. Il n’en est plus de même depuis une trentaine d’années : les progrès rapides de la Californie et de l’Australasie, l’ouverture de la Chine et du Japon au trafic international, le développement considérable de l’émigration chi-