cun d’eux se compose de deux régions nettement caractérisées ; on dirait presque deux territoires insulaires, ayant joué leur rôle particulier dans l’histoire : à droite, la Chine et l’Inde, à gauche, l’Égypte et la plaine tigro-euphratique avec l’Iran, qui est l’appendice naturel de celle-ci. Dans chacune de ces deux sections, les régions les plus orientales du groupe, la Chine, d’une part, l’Assyro-Babylonie de l’autre, se trouvent placées au nord de la région plus occidentale, l’Inde d’une part, l’Égypte de l’autre — et par suite, jouissent d’un climat plus tempéré, ou même, en nombre de lieux, souffrent d’un climat plus froid. Pour l’extrême Orient, comme pour le monde du Couchant, les deux centres de civilisation, le centre torride et le centre tempéré, sont situés, le premier au sud, et le second au nord du 30° parallèle.
Si l’on ne peut encore pertinemment affirmer que les civilisations les plus méridionales, celles de l’Inde et de l’Égypte, aient été les plus précoces, il est cependant hors de doute qu’elles furent les premières à s’éclipser. Des deux côtés du Soulaïman-dagh, les foyers torrides présentent aussi un caractère d’isolement beaucoup plus prononcé que les foyers tempérés : l’Égypte est une oasis au milieu d’un vaste désert ; l’Inde forme un triangle que les plus hautes montagnes du globe séparent du reste de l’Asie. La Chine primitive et la Mésopotamie « se déversent », au contraire, vers d’autres régions naturelles, qu’elles finissent par s’incorporer.