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dateurs de Memphis, et qu’on dut restaurer sous les premiers pharaons de l’ancien empire. Si la Chaldée ne nous présente pas de vestiges aussi reculés, les progrès de l’assyriologie moderne tendent à reporter toujours plus haut les origines de la civilisation du bas Euphrate. En Chine, au contraire, les supputations les plus exagérées des annales du Céleste Empire ne remontent guère au delà de vingt-deux ou vingt-trois siècles avant l’ère chrétienne[1]. Sur les premières lueurs de la civilisation aryenne du Pandjab, l’incertitude est plus grande encore, mais le code de Manou (XIe siècle av. J. C.) nous dépeint un état social presque aussi archaïque, à plus d’un égard, que celui de l’Égypte sous les pharaons des premières dynasties memphites. Ainsi, dès le début, l’Orient présente un retard considérable sur l’Occident, et cette résultante du relief du sol est encore manifeste aujourd’hui.

Aussi loin que reculent dans l’histoire les relations commerciales de l’Inde avec les autres pays civilisés, on voit toujours l’initiative de ces rapports appartenir aux peuples occidentaux : au Xe siècle avant Jésus-Christ, les Phéniciens s’aventuraient déjà dans les mers dangereuses de l’extrême Orient pour le compte des pharaons, et parfois pour celui des rois de la Judée. Le chapitre IX du 1er livre des Rois

  1. Les travaux hydrauliques de Yu (bassin du moyen Hoang-ho), relatés dans le Chou-King, liv. II, chap. I et II, auraient eu lieu dans la 61e année du règne de Yao, c’est-à-dire, d’après le Li-taö-Ki-sze, en l’an 2297 avant Jésus-Christ.