Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/227

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Tanganika et le Kéréoné-Nyanza, entre le Congo et le Nil. Cependant, des origines de l’Ouellé, affluent du Congo, aux sources présumées des tributaires les plus méridionaux du Nil, on voit assez distinctement la ligne de démarcation courir du nord-ouest au sud-est. Prolongeons-la jusqu’aux limites du continent africain, nous obtenons un axe idéal se dirigeant du cap Spartel vers la mer de Zanzibar : si, maintenant, à partir de l’extrémité méridionale du Soulaiman-dagh, nous tirons, à travers l’Asie et l’Europe, une droite parallèle à la diagonale de l’Afrique par les sources du Nil, nous déterminons ainsi deux grands blocs continentaux de dimension et surtout d’importance historique très inégale, ayant chacun son fleuve géant né dans un commun berceau, la région des grands lacs de l’Afrique équatoriale. À droite de l’axe, le bloc « nilotique » nous présente bien quelques déserts, des espaces restreints où domine la barbarie, mais aussi, nous y voyons les territoires de toutes les grandes civilisations qui ont brillé dans les annales de l’Occident, de la plus haute antiquité aux temps modernes : l’Égypte avec l’Éthiopie ; les provinces méditerranéennes de l’Afrique : l’Asie antérieure, du delta de l’Indus au Caucase et à la Syrie ; l’Asie Mineure ; toute l’Europe centrale et occidentale avec les îles Britanniques, sans en exclure la Scandinavie méridionale et une partie de la Russie. Le bloc laissé à gauche comprend le reste de l’Afrique, c’est-à-dire le vrai continent Noir qui s’est montré,