jusqu’à ce jour, si réfractaire à la civilisation et à l’histoire !
Les rapports purement quantitatifs entre l’étendue de ces deux grands blocs continentaux n’ont aucune importance ; de même l’ampleur du cours d’un fleuve, est, au point de vue de la géographie physique, un élément assez indifférent. Le Nil surpasse de beaucoup son voisin sud-occidental par le développement de son parcours, mais on dirait qu’il s’étire et s’amincit d’amont en aval, comme exténué sous l’effort qui le pousse vers la Méditerranée ; le Congo, au contraire, se pelotonne, se replie en courbes, en spirales majestueuses, frangées d’affluents puissants et nombreux ; l’ensemble des terres arrosées par ses eaux et celles de ses tributaires plus ou moins connus, y compris l’Ouellé, est supérieur en étendue au bassin du Nil. Et quant à sa richesse liquide, le Congo, bien que son régime soit encore peu connu, l’emporte manifestement sur son rival. Pourtant, jusqu’à nos jours, il est resté le fleuve par excellence de la barbarie, tandis que le Nil, s’il n’est pas le créateur premier et unique, est incontestablement l’un des principaux générateurs de ces civilisations glorieuses qui, depuis 6000 ou 8000 ans, ont brillé ou brillent encore dans le monde occidental.
Sous le rapport de la navigabilité, le Congo et le Nil ressemblent à tous les autres fleuves africains : descendant les terrasses superposées du continent Noir, ils se précipitent en rapides ou en véritables