Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/25

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ayant eu chacune un fleuve pour artère initiale ; il a exposé aussi avec une clarté parfaite comment ces diverses cultures nationales, se fondant les unes avec les autres, ont donné naissance à des civilisations méditerranéennes ; à l’ouest celle qui s’est propagée de l’Asie Mineure aux Gaules, à l’est celle qui comprend la Chine et l’archipel Japonais ; enfin, il nous fait assister au développement de la civilisation « mondiale » océanique, universelle qu’ont inaugurée le peuplement de l’Amérique et de l’Australie, l’entrée des Européens en Chine et au Japon, l’établissement des lignes de navigation à vapeur et des télégraphes électriques à travers tous les bassins maritimes.

Dans un ouvrage historique, Léon Metchnikolf ne pouvait étudier les diverses civilisations, que depuis les âges dont l’état politique et social nous est connu par des documents authentiques, inscriptions, chants, prières, épopées, temples et tombeaux. Or ces temps que l’histoire écrite rapproche de nous étaient des époques de civilisation déjà très avancée et même caduque à certains égards, puisque les populations avaient alors perdu la puissance créatrice que donne la libre association des forces et se trouvaient groupées en grandes despoties, où toute initiative était contrôlée par le pouvoir souverain des rois ou des prêtres. Saut pour l’Inde, l’histoire ne remonte pas aux communautés pre-