Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/277

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mencement de son règne » avait été Babel, Erekh, Accad et Calneh, c’est-à-dire le pays situé au sud de cette Mésopotamie fortunée. Or, à mesure que nous avançons vers le midi, vers la région babylonienne où le Tigre et l’Euphrate se rapprochent et mêlent déjà leurs eaux par un grand nombre de bras, de canaux, de rigoles, et où, autrefois, ils se jetaient séparément dans le golfe Persique, la contrée change sensiblement de nature et d’aspect. Là, plus de pluies printanières ni de pluies automnales : comme dans la vallée égyptienne, la fertilité du sol ne s’y manifeste que dans les lieux vivifiés par le débordement des fleuves. D’après G. Rawlinson[1], c’est aux environs de Hit sur l’Euphrate, et, sur le Tigre, un peu au-dessous de Samarah, que le voyageur dit adieu à la plaine légèrement ondulée de la Mésopotamie, déjà à une certaine élévation au-dessus du niveau de la mer ; en suivant le courant de l’un ou de l’autre fleuve, on entre dans une région basse, absolument plate et à pente presque insensible, formée d’alluvions récentes, presque toutes déposées par les inondations, et qui se prolonge sans interruption jusqu’au golfe Persique. C’est là, par environ 34° de latitude N., que l’illustre assyriologue anglais place la vraie limite septentrionale du pays biblique de Senaar ou Sinhar, des Khasdim (Chaldée) ; l’Assyrie, pour lui, commence au delà.

  1. The five great Monarchies of the ancient eastern world.