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Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/279

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des Sennachérib incendiaires des villes, écorcheurs et mutilateurs de leurs peuples toujours rebelles ; au sud, dans la pacifique Chaldée, ces observatoires à étages superposés, si semblables aux pyramides archaïques de l’Égypte, du sommet desquels, aux temps les plus reculés, les astrologues couronnés, les Ourcham, les Hamourabi, interrogeaient le ciel, étudiaient le cours des astres, et se livraient à de savants computs, guidés par le désir d’ « approfondir les mystères des Fleuves pour le bonheur de leurs sujets[1] ».

Dans la Chaldée proprement dite, on peut distinguer deux régions différentes, dont la plus septentrionale, où se trouvent les ruines de Babylone, n’a point été créée, mais simplement fécondée par les crues annuelles du Tigre et de l’Euphrate ; tandis que la seconde, la partie du sud, fut à la fois créée et fécondée, comme la vallée égyptienne du Nil. Or, c’est précisément dans la basse Chaldée, dans cette véritable Pe-to-me-ra (Terre d’inondation), que nous transporte la Genèse pour nous faire assister au début de l’histoire des peuples civilisés ; et s’il existe un point sur lequel les recherches de la moderne assyriologie tombent pleinement d’accord avec la tradition biblique, c’est bien certainement sur celui-ci. « La civilisation primitive de la Chaldée, comme celle de l’Égypte, a eu pour berceau la partie méridionale d’un grand bassin

  1. Perrot et Chipiez, ouv. cité, t. II.