tion et la fertilisation annuelles du milieu chaldéen, est plus importante et plus permanente que dans la vallée du Nil. Les crues de l’Euphrate et du Tigre n’ont ni la périodicité ni la régularité des inondations nilotiques, dont le régime est moins complexe, et par conséquent moins exposé aux chances aléatoires. Il serait très intéressant d’étudier en détail les diversités historiques que cette variété dans l’unité des circonstances géographiques du milieu a engendrées entre la Chaldée et l’Égypte ; mais les éléments d’un semblable travail ne sont pas à notre portée. Malgré tous les progrès accomplis ces dernières années par les efforts combinés des Rawlinson, Layard, Smith, Oppert, Ménant, Schrader et tant d’autres savants anglais, allemands et français, nos connaissances assyriologiques sont loin d’être à la hauteur de l’égyptologie moderne ; il est même à croire que les civilisations anciennes de la basse Chaldée ne reparaîtront jamais à nos yeux aussi complètement et avec autant d’éclat que la civilisation nilotique. Les constructeurs des observatoires et des palais chaldéens n’avaient pas à leur disposition les calcaires indestructibles des pyramides et les éternels granits roses des carrières d’Assouan ; les cylindres d’argile de la célèbre bibliothèque d’Assour-bani-pal à Ninive, en tombant avec les rayons de bois qui leur servaient de supports, se sont brisés en mille fragments, dont on n’a pu retrouver et raccorder qu’une très minime partie. D’ailleurs, l’écriture cunéiforme était restée de tous
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